J’ai eu de nombreux retours la semaine dernière suite à ma newsletter sur les pleutres.
Beaucoup d’entre mes lecteurs sont revenus vers moi en me disant.
« Vincent, je crois bien que je suis aussi un pleutre ! »
Hier, je me suis rendu à l’exposition photo d’une amie qui expose pour la première fois ses clichés qu’elle prend pourtant depuis de nombreuses années, elle s’est enfin jetée dans le grand bain.
Et vous savez quoi ? Elle m’a dit hier qu’elle était une pleutre.
Mais pas n’importe laquelle, une pleutre assumée.
Je ne crois pas à l’entreprise et encore moins au grand rêve de la “carrière parfaite” pendant laquelle tout nous réussit et nous parvenons à allier plaisir, passion et profession.
Selon moi, c’est un rêve désuet après lequel nous courons mais que finalement nous n’atteindrons jamais, j’en parlais déjà dans un précédent article à propos de l’anxiété et Lena Situation.
Cependant, ce qui a changé depuis quelques mois, c’est la sensation de ne pas être le seul à penser cela et surtout, l’impression que l’assumer et le dire haut et fort ne me fait plus peur, au contraire, devient un avantage.
Un pleutre assumé ?
Un pleutre assumé est un pleutre qui a compris tout ça.
Il sait qu’il n’est, ni le meilleur, ni le mois bon et qu’il y aura des hauts et des bas.
Cependant, il sait aussi qu’il a des valeurs qui lui sont chères et qu’il ne dérogera pas à celles-ci.
Il connaît ses limites et accepte celles des autres jusqu’à un certain degré à partir duquel il sera intransigeant.
Il donne le sentiment de parfois être “hors catégorie” dans la société mais pour lui c’est la société qui n’est pas dans sa catégorie.
Et alors, ça change quoi ?
Nous sommes des animaux sociaux, c’est pourquoi nous donnons une énorme importance à l’image que nous renvoyons et que le sentiment d’appartenance n’a jamais été aussi fort qu’à notre époque.
Également, parce que la “concurrence” n’a jamais été aussi rude qu’aujourd’hui.
“Ce bébé est plus beau que le mien”
“La vache, elle a un corps de rêve, je me sens moche”
“Si Michel n’a pas eu sa prime, je ne risque pas de l’avoir”.
Nous, nous sommes des pleutres assumés.
Nous ne comparons pas à l’incomparable puisque pour nous, il y a de la place pour tout.
Du moins, nous ne donnons plus une trop grande importance au regard d’un autre qui n’existe pas puisque nous ne boxons pas dans la même catégorie.
Demain, tous freelance ?
Je dis souvent que je pourrai faire mon travail en freelance et le facturer deux fois plus cher que ce que je gagne aujourd’hui.
Je ne le fais pas car je ne suis pas encore un pleutre totalement assumé… ou parce que la société n’est pas encore prête à voir débouler demain que des pleutres aux idées saugrenues.
Et pourtant, nous savons tous que les générations suivantes vont venir chambouler les codes du travail à vitesse grand V en démontant certainement l’échiquier établi.
Comme le disait très bien Emmannuelle Duez “Si l’entreprise ne s’adapte pas au futur of work, ce n’est pas le travail qui mourra, mais l’entreprise.”
Un avenir radieux pour les pleutres assumés !
Demain, je vois une génération qui est prête à détruire les codes sociaux rigides qui dictent aujourd’hui le monde du travail.
Je vois des pleutres assumés un peu partout qui commencent à le clamer haut et fort, qui prenne le risque d’affirmer leur vision, de développer leur passion et de bousculer
Je vois des entreprises qui commencent à changer de mentalité parce qu’après, tout, pour une fois, c’est peut-être à eux de “faire l’effort”.
Je vois une société libre et indépendante qui ne s’effondre pas, mais qui virevoltent légèrement au gré du vent social tout en offrant sa protection à ceux qui lui font confiance, qui la sublime.
“Nous sommes tous le pleutre assumé de quelqu’un d’autre.”
A bientôt,
Vincent
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