Saison 2 • Episode 21
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Il est 6h30, je suis dans actuellement dans un train direction Toulouse.
Au lieu de dormir, comme cela devrait être normalement le cas à cette heure-ci, je suis donc déjà en train de rédiger cette newsletter, car les idées fusent.
Pas que les idées.
Depuis que je suis réveillé, j’ai déjà eu le temps de faire ma to do du jour, de répondre à mes messages de la veille, à faire un tour sur mes réseaux sociaux préférés, et j’ai une vidéo youtube dans les oreilles.
Tout ça alors que mon cerveau devrait encore être endormi, ça fait beaucoup.
L’un des mécanismes les plus puissants de notre cerveau est le déni de sensation. Ce phénomène est d’autant plus fort dès lors que nous sommes un peu stressés, anxieux.
En effet, ne vous êtes vous jamais dit, “tiens, c’est bizarre je ne suis pas fatigué” alors que vous êtes dans votre lit, minuit, lumière éteinte et que vous aviez pourtant rêvé de ce moment toute la journée ?
C’est normal, votre cerveau profite de ce moment de calme pour “mettre les choses au point” aurai-je envie de dire.
Un peu comme un disque dur qui fait sa mise à jour, sa tentative de sauvegarde, votre conscient va s’emparer de votre tranquillité pour apporter sa dose de clairvoyance à ce moment de calme.
Ceci est normal.
Tout aussi normal, que le matin, dès le réveil, votre cerveau va la aussi effecteur sa mise au point, il profite de sa fraîcheur pour vous ancrer dans le moment présent et vous lancer dans votre journée, un peu comme si il réglait la mire pour voir plus net, un peu moins flou.
C’est ici que tout bloque, ou du moins que vous devez intervenir.
Ces moments sont primordiaux, ils sont indispensables et nécessaires pour faire le tri, la mise à jour de votre caboche, réinitialiser le système.
Et j’en suis sure, vous êtes comme moi, vous détruisez ces moments.
Vous les martelez à coup de réseaux sociaux, d’écouteurs dans les oreilles ou autre effets parasites qui viennent entraver ces moments.
Pire encore, votre mécanisme de déni vous contraint à rester éveillé jusqu’à 2h du matin puisqu’il préfère ne pas se réinitialiser, c’est le moment ou vous rallumez la playstation, vous ressortez instagram ou vous vous laissez tenter par un nouvel épisode votre série Netflix.
Un peu comme le moteur d’une voiture qu’on ne laisserait jamais s’éteindre, votre cerveau va surchauffer, entrer en surménage et ne pas effectuer le “refroidissement” pourtant bien mérité après le long voyage de sa journée.
Pire encore, les effets à court terme ne seront que faibles, une fatigue, des difficultés à se concentrer, mais vous ne les ressentirez que très peu, fier comme un coq à la machine à café en train de dire à vos collègues que vous avez déjà fini le 6ème boss du jeu qui vient de sortir.
A long terme, cependant, les risques sont dévastateurs, paresse intellectuelle, anxiété et même dépression… D’autant plus que le cerveau est vicieux et qu’une fois en situation “d’habitude”, il sera plus que difficile pour vous de retrouver un cycle de sommeil “normal”. Le mécanisme de déni étant très puissant, vous mettrez ça sur le dos d’autre chose, le travail, le manque de temps, votre amoureux etc… Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas accuser le sacrosaint sommeil.
Vous le lirez partout, le sommeil est primordial, et comme toutes bonnes choses il doit avoir un bon début et une belle fin pour assurer.
L’enjeu est donc d’écouter son corps plus que son cerveau.
D’essayer de lui donner les phases d’endormissement et de réveil qu’il mérite pour laisser le cerveau s’éteindre et s’allumer sans disjoncter.
Dormir, c’est prendre des vacances tous les jours.
C’est accepter de prendre la pause que l’on mérite, même si nous ne la voyions pas forcément arriver.
C’est rêver mieux la nuit pour, finalement, mieux rêver ces journées.
Quant à moi, je vais me recoucher.
A la semaine prochaine,
Vincent