Très prochainement, je vais occuper un nouveau poste dans mon entreprise, je quitte mes fonctions de manager.
En effet, je bascule d’un contrat de 5 jours à un contrat de 3 jours qui va me permettre de prendre du temps pour développer mes projets secondaires.
Par ailleurs, je quitte mes fonctions commerciales pour à présent me consacrer à un métier plus “reculé”, moins opérationnel. En outre, ce métier est moins “gratifiant” pour ma carrière car il va me faire reculer dans la hiérarchie de l’entreprise, la fameuse pyramide que nous sommes pourtant tous censé chercher à grimper à tout prix.
Dès lors, il est normal de se poser la question de savoir quelle mouche m’a piqué pour avoir envie de rétrograder, de reculer, de quitter les fonctions auxquelles j’ai mis presque 10 ans de ma “carrière” scolaire et professionnelle à atteindre.
Je suis sûre que ma mère, qui doit lire cet article, doit s’arracher les cheveux en se demandant comment j’ai pu faire une chose pareille !
Cependant, depuis que j’étais devenu manager, plusieurs questions ont fini par me trotter dans la tête, pourquoi ai-je si longtemps couru après ce graal et pourquoi ne me suis-je pas rendu compte plus tôt que cela n’était pas si important ?
Évidemment, une première partie de la réponse se situe dans le statut social. En effet, qu’il est gratifiant de pouvoir dîner avec sa famille ou ses amis et dire “ça y est, je suis manager!”
Pour autant, je me suis vite rendu compte que briller car nous sommes manager n’était pas forcément un objectif, ni une fin en soi.
Etre manager n’est que le début du long processus de modification de penser et de voir son travail, nous devenons chef d’orchestre d’une troupe dont il est extrêmement difficile de faire jouer la meilleure des partitions.
En découle un second point, le challenge. Un manager, recrute, forme, anime et relève les objectifs avec son équipe, il prend des décisions et supporte un projet global, commun.
Cependant, je pense qu’avant de vouloir former son équipe, il est primordial de savoir se former soi-même, apprendre ce que nous voulons réellement faire et surtout, mettre toutes les chances de son côté pour devenir un futur bon manger. Le cas échéant, le challenge sera trop difficile à relever et l’échec n’en sera que plus cuisant.
Ainsi, j’ai décidé de rétrograder.
En prenant du recul sur la décision que j’étais en train de vivre, je me suis rendu compte qu’occuper un poste de manager n’était pas quelque chose que je souhaitais pour le moment expérimenter.
Le syndrôme de l’imposteur s’est emparé de moi.
Devenir manager, selon moi, c’est dans un premier temps être sûre d’avoir les compétences et les qualités nécessaires pour occuper une fonction de décisionnaire dont de nombreuses personnes vont dépendre.
De plus, c’est accepter de quitter ses fonctions primaires, les “opérations” pour accepter de prendre les rênes de ce grand paquebot difficile à manier que l’on appelle “L’Humain”.
Le stress, l’impuissance, l’énervement, sont les indicateurs qui m’ont permis de me rendre compte que je n’étais certainement aujourd’hui pas à ma place.
J’ai donc préféré bifurquer, prendre un nouveau virage et accepter le changement pour prendre le temps de devenir le manager que j’aurai rêvé être aujourd’hui.
Pour cela, j'emprunte la voie de l'enseignement et de l’entreprenariat pour ajouter les cordes à mon arc qui me permettront, un jour je l’espère, de parvenir à manager avec sérénité.
Oser rétrograder, ce n’est pas forcément avouer un échec mais plutôt accepter que la voie dans laquelle nous sommes engagés n’est pas forcément la bonne.
Rétrograder, c’est ralentir pour regarder la situation sous un angle différent.
Rétrograder, c’est changer de vitesse pour prendre le temps d’épouser sa carrière, sa vie, à la vitesse que nous méritons, celle qui nous permet d’apprécier le paysage et de prendre le temps de savoir ou nous voulons réellement aller.
Rétrograder, c’est accepter de se faire douleur pour, demain, envisager le meilleur.
A la semaine prochaine.
Vincent
Rétrograder
Rétrograder pour avancer et surtout être épanoui et heureux dans ce que tu vas entreprendre - fonce … tu as toute ma confiance !
"Un bon joueur de foot ne fait pas forcément un bon entraîneur et inversement". Le reconnaître est déjà une belle force.