Lorsque nous analysons ce qui constitue un bon manager, un bon commercial, un bon employé, nous mettons généralement en avant sa personnalité plutôt que ses compétences.
Aujourd’hui, dans le monde du travail, la négociation n’est plus centrée uniquement autour de ton produit mais se réalise surtout par le biais de ta personne. Tu ne convaincs plus uniquement ton interlocuteur grâce à ton produit, ton service ou même ton bagage technique. Ton client achète ton Histoire, tes émotions et surtout le storytelling que tu lui offres.
Tout compte fait, le client achète surtout une partie de toi.
On dit souvent des meilleurs employés ou des meilleurs commerciaux qu’ils “jouent du violon” c'est-à-dire qu’ils sont prêts à tout pour vendre n’importe quoi.
Cela est tout à fait vrai à la différence que le bon commercial n’est pas une personne qui joue un rôle d’acteur. Bien au contraire, à l’instar de l’acteur, le bon violoniste est très souvent celui qui prend le plus de risques avec ses émotions, il apporte à son bagage technique son storytelling.
Il s’engage donc sur la ligne très serrée de “l’Humain” en mettant ses émotions au diapason de sa démonstration, de sa profession.
Cependant, mélanger émotions et travail n’est pas toujours une chose aisée à faire. C’est s'intégrer à 100% dans son entreprise et dans son job, du moins assez pour se sentir à son aise et ne pas devoir jouer un “rôle” qui consisterait à jouer l’employé parfait sans pour autant vouloir investir de sa personne dans le projet.
En effet, tu ne peux pas apporter une valeur ajoutée à ton job si celui-ci ne te permet pas d’être toi-même. C’est l’erreur que nous faisons tous. Nous choisissons très souvent un travail avec des critères biaisés : bon salaire, bonne condition etc … souvent au détriment de l’intérêt que nous portons pour le cœur du métier que nous exerçons, pire, au détriment de ses envies, de ses passions !
Tu abandonnes alors tes émotions et ton cœur à la maison pour rejoindre ton cocon professionnel en ayant d’ores et déjà perdu une partie de ce qui pourrait faire de toi le meilleur !
A jouer un rôle qui n’est pas le tien environ 7h par jour, tu vas devoir devenir acteur 76 jours sur 365 pour jouer le rôle que l’on t’a confié, une sacré tâche que même DiCaprio n’est pas sûre de pouvoir assumer !
Notre personnalité, nos émotions, nos sentiments, font aujourd’hui partie de l’équation salariale au même titre que le salaire et le temps de travail … c’est l’un des éléments primordiaux de notre productivité. Les sentiments deviennent une valeur de négociation, ils ajoutent une plus-value non négligeable au salarié.
L’entretien annuel est le témoin parfait de ce bouleversement professionnel. Nous parlons de moins en moins de nos compétences intrinsèques, les “savoir-faire” pour nous focaliser de plus en plus sur les “savoir-être”, nos qualités humaines, notre comportement, nos émotions.
Alors, l’enjeu du business des sentiments devient double, en plus de devenir meilleur dans ce que tu fais au quotidien, tu ajoutes une valeur ajoutée à ta place dans l’entreprise dont il sera difficile de se passer, tu laisses une trace de ton passage. Idéal pour négocier avec ton manager mais également très utile dès lors que tu auras décidé de grimper les échelons de ta carrière !
Ainsi, impliquer tes émotions dans le monde du travail est quelque chose de tout à fait paradoxal ; c’est jouer avec le feu en évitant de se brûler. D’une part, tu en auras besoin pour ajouter de la valeur à ton business, d’autre part, cela nécessitera de te “mettre à nue” en prenant le risque de bouleverser le précieux équilibre vie professionnelle / vie personnelle.
Plus généralement, c’est la conséquence d’un monde du travail en pleine mutation, un monde où le free-lance rencontre le salarié, où l’influenceur rencontre le cadre supérieur, un monde dans lequel des générations aux mœurs et aux habitudes différentes s’entrechoquent sans forcément se comprendre.
Être heureux dans ton travail, c’est très certainement t’accorder le droit de prendre part au business des sentiments.
C’est jouer ta carte joker, celle de la transparence et de la liberté, de montrer ta personnalité et tes émotions sans aucune autre contrainte que celle de prendre du plaisir dans ton quotidien.
Douloureuse, radicale et contraignante, c’est celle qui apportera à ton jeu l’atout majeur, celui qui te permettra de ne pas te faire remplacer par un algorithme ou un robot.
Human … after all.
Vincent.
Le savoir être mis en avant pour se différencier à diplômes égales. Très intéressant ! Merci Vincent !