Une semaine que je ne bois plus de café.
Je me suis rendu compte que boire du café était devenu pour moi un geste basique du quotidien sans pour autant me rendre compte de l’effet nocif que cela pouvait avoir sur moi, au contraire, je sens bien que je devenais addict !
Depuis plusieurs semaines, je me trouvais assurément un peu stressé, voire très tendu, je me disais que certainement cela venait du fait que ma vie quotidienne était devenue un peu plus “chargée” qu’à l’accoutumée, le travail, l’écriture… Beaucoup de choses en même temps, cela sentait le surmenage !
Bien entendu, les premiers symptômes de l’anxiété se sont fait ressentir, eczéma, difficulté à dormir, mauvaise humeur… Combo idéal pour se mettre dans un cercle vicieux dont il va être difficile de sortir, je connais mon corps.
Cependant, je pense avoir fait exactement le contraire de ce que j'aurais dû faire pour essayer de sortir de cet état et tout ça a pu se voir dans la manière dont j’ai traité ma tasse de café ces dernières semaines ! C’est ma théorie de la tasse à café !
En effet, ma relation avec ma tasse à café décrit parfaitement mon comportement face à l’anxiété.
Au lieu de tenter de gérer mon “état” en mettant tout en œuvre pour éviter les excitants, ces choses du quotidien qui viennent produire l’effet inverse de ce qu’il faudrait pour baisser mon niveau de tension, je buvais cinq ou six cafés par jour.
Boire du café étant en quelque sorte un exutoire de mon stress, la coupe est pleine mais remettons en un peu, c’est réconfortant.
Cela devient alors scientifique, c’est le dérèglement synaptique !
“Il a été noté une sensibilité particulière de l’amygdale cérébrale et un seuil de réactivité particulièrement bas. Peut-être cela est-il dû au fait que l’amygdale est en permanence sollicitée par l'hyperesthésie et l’émotivité, donc plus ou moins naturellement en état de vigilance. Alors, à chaque invasion, émotionnelle, une déconnexion mentale se produit. Le cortex préfrontal, siège du raisonnement, donc du raisonnable, est mis hors jeu. La réflexion est rendue impossible.” Je pense trop, Christel Petitcollin
Il est très difficile de se passer de nos shots de dopamine du quotidien lorsque nous sommes stressés. L’état d’ébriété conféré par une substance, une mauvaise habitude, une routine nocive, nous donne le carburant nécessaire pour remonter la pente “à court terme” sans pour autant prendre conscience que c’est l’exact opposé qui ramènera notre cerveau à un état de calme, de repos.
C’est pour cela que beaucoup de spécialistes nous encouragent lors de moment d’anxiété, de s’enraciner dans le moment présent et de se couper de nos habitudes pour sortir de notre “cercle vicieux”. Faire du sport, marcher dans la nature, écrire etc. sera en quelque sorte votre totem pour sortir de l’état latent du stress qui vous donne l’impression d’avoir “la tête dans le sac” au sens propre comme au sens figuré.
C’est exactement ce qu’il m’est arrivé il y a une semaine.
Dès lors, j’ai décidé à présent d’essayer de détecter dans mes habitudes, ces choses qui pouvaient être nocives pour mon mental, mes "accélérateurs" d’anxiété.
En quelque sorte, je cherche à éliminer les éléments qui pourraient jouer sur mon niveau d’anxiété pour éviter de me retrouver dans un état de “trop-plein” qui entraînerait la consommation excessive de mes “accélérateurs” pour me sentir bien.
Dans tous les cas, une fois l’état de repos atteint, la consommation va ralentir puisque notre cerveau n’en a pour le moment plus besoin. Le plus difficile restera de rester lucide et clairvoyant pour que l’addiction ne revienne pas s’immiscer dans votre routine pour devenir à nouveau une habitude nocive.
C’est pour cela que j’ai décidé de complètement supprimer cette habitude. À l’instar du fumeur qui arrête la cigarette ou de l’alcoolique qui stoppe l’alcool, je préfère mettre fin à ce qui est nocif pour moi pour capitaliser sur du long terme.
Cela ne se fera bien évidemment pas sans difficultés, sans réticences de la part de votre cerveau. Et bien des mécanismes que j’aborderai certainement dans un prochain article existent pour s’entraîner à combler cette addiction.
Notre tasse de café peut-être remplie, ceci n’est pas un problème.
Cependant, comme toutes les addictions, elle ne doit pas déborder sur notre quotidien au point de devenir un élément perturbateur.
Car si votre tasse déborde, il est déjà trop tard pour nettoyer, vous vous en servirez un autre sans nettoyer les dégâts.
Apprendre à repérer quand la coupe est pleine est la clé de son bien-être.
Arriver à maîtriser sa consommation devient une condition sine qua non pour vivre en toute plénitude.
Réduire est parfois synonyme de grandir.
À bientôt,
Vincent