Messieurs, Dames, il n’y a plus de saisons !
Aujourd’hui, nous observons un phénomène naturel plutôt inquiétant, les saisons disparaissent. En effet, le changement climatique a engendré une modification drastique de notre climat qui a contribué à effacer les barrières entre les saisons, nous pouvons boire un café en terrasse au mois de novembre et faire de la luge en avril, bizarre !
Changer de saisons n’est plus rationnel car il n’y a aujourd’hui plus de barrières “radicales” qui nous permettent d’observer ce changement : il fait froid, les feuilles tombent etc.
Cependant, le changement de saison s’est installé dans notre quotidien comme un rythme naturel qui nous influence plus que ce que nous imaginons, il dicte notre quotidien sans pour autant que l’on ait l’impression d’avoir à faire un “effort” ; on sort moins, on s’habille plus, on est plus fatigué, on mange plus etc.
C’est tout là la magie de ce cycle que nous offre la nature. Elle bride nos résistances au changement de par sa force immuable, elle nous contraint à modifier notre façon de faire le temps d’une saison.
Cette manière de changer nos habitudes, de réussir à modifier notre quotidien, à oublier les salades d’été pour engloutir les bonnes raclettes hivernales, est fascinante, car déconcertante de facilité pour nous alors qu’a contrario, notre cerveau est sans cesse en train de nous brider dans notre vie quotidienne pour nous empêcher, justement, de modifier notre train-train.
“Rule of thumb : the more important a call or action is to our soul’s evolution, the more Resistance we will feel toward pursuing it. / Règle de base : plus un appel ou une action est important pour l'évolution de notre âme, plus nous ressentirons de résistance à le poursuivre.” The war of art, Steven Pressfield
En quelque sorte, le changement de saison nous a conditionné à accepter que notre quotidien doive, plus ou moins chaque trimestre, être modifié sans aucuns freins, aussi limpidement que nous sommes convaincus que le jaune est jaune et que le rouge est rouge, impressionnant !
Saison - Étymologie. (XII e siècle) Du latin satiōnem “action de semer, de planter, semailles, saison favorable pour faire quelque chose”
Ainsi, le mot même de saison est devenu un concept. La mode en a fait des collections pour rythmer l’apporter des nouveautés, pour donner à leurs créations des tendances qui viennent nuancer leur fil conducteur, leur cœur de marque.
La production audiovisuelle, elle, a créé des saisons pour venir ajouter du punch à quelque chose qui, par nature, n’est pas amené à évoluer. Les saisons assurant des transitions douces entre des batteries d’épisodes pour permettre à son audimat de digérer, d’apprécier, de se préparer à la nouveauté.
Par exemple, si le Truman show avait réellement existé, les producteurs auraient certainement découpé les trente années en saison afin que l’audimat puisse mieux appréhender chacun des événements de la vie de Truman et ait le temps de digérer les précédents. Sans saisons, le show aurait certainement perdu en intérêt avec le temps car les résistances de l’audimat auraient pris le dessus sur leur envie de voir ce qu’il arrive à Truman !
Selon moi, l’usage du concept de saison appliqué à toutes ces choses du quotidien est une réponse directe à nos résistances, nous l’employons à outrance pour facilement outrepasser nos freins pour poursuivre ce que l’on fait (regarder le prochain épisode, lire le prochain tome, acheter la nouvelle veste, s’offrir le nouvel iPhone etc.).
J’ai même hâte que l’on emploie le mot saison au sein des entreprises… Cependant, nous employons déjà les mots “projets” ou “sprint” qui qualifie la livraison d’un objet, d’une feature, dont la production est quasiment équivalente à une fameuse saison.
“If we think of ourselves as a corporation, it gives us a healthy distance on ourselves. We’re less subjective. We don’t take blows as personally. (...) But as Joe Blow, Inc., I can pimp the hell out of myself. I’m not me anymore. I’m Me, Inc. I’m a pro. / Si nous nous considérons comme une entreprise, cela nous donne une bonne distance par rapport à nous-mêmes. Nous sommes moins subjectifs. Nous ne prenons pas les coups aussi personnellement. (...) Mais en tant que Joe Blow, Inc., je peux me déguiser. Je ne suis plus moi. Je suis moi, Inc. Je suis un pro” The war of art, Steven Pressfield
Personnellement, j’avais pour le moment décidé de ne plus écrire d’articles pour ma newsletter car je pense avoir fait le tour de la première grande question que je me posais lorsque j’ai commencé à écrire. Je me rends compte aujourd’hui que j’avais en quelque sorte terminé d’écrire le chapitre un de mon histoire, terminé la première saison.
Bloquées, mes résistances avaient pris le dessus sur ma motivation, sur mon envie d’écrire. Je ne sentais plus la légitimité du débutant mais je n’arrivais pas à réellement “professionnaliser ce contenu”, la théorie de la page blanche avait pris le dessus.
Ma réponse à cela est justement la professionnalisation, la saisonnalité de mon contenu. L’idée de donner une tendance à mon travail, à ma passion, à mes écrits, me permettra d’une part de vaincre plus facilement mes résistances et d’autre part, de vous (chers lecteurs !) aider à mieux appréhender et comprendre où je veux vous emmener avec mes articles (bien que le fil conducteur restera certainement très flou) !
“There’s a secret that real writers know that wannabe writers don’t, and the secret is this : it’s not the writing part that’s hard. What’s hard is sitting down to write. What keeps u from sitting down is Resistance. / Il y a un secret que les vrais écrivains connaissent et que les écrivains en herbe ne connaissent pas, et le secret est le suivant : ce n'est pas la partie écriture qui est difficile. Ce qui est difficile, c'est de s'asseoir pour écrire. Ce qui vous empêche de vous asseoir, c'est la résistance.” The war of art, Steven Pressfield.
Aujourd’hui, nous sommes tous inquiets de voir les saisons disparaître, non pas parce que nous ne voulons pas de neige en été, mais surtout parce que toutes nos habitudes et nos routines vont se trouver bouleversées, il va falloir changer ! Le reste de l’histoire de l’Homme nous démontrera donc si celui-ci réussit à parvenir à conserver ces saisons et ces habitudes ou s’il réussira à s’habituer aux nouvelles lois dictées par la nature.
À l’instar de mère nature, je vous invite dans ma nouvelle tendance, à l'intrigue différente, à la météo instable, où nous pourrons certainement boire un café en terrasse une semaine et surfer sur la neige la suivante, bienvenue dans mon nouveau monde aux contours définitivement flou.
Bienvenue dans cette nouvelle saison.
“Most people can only change when the pain of their current situation becomes greater than the pain of changing. / La plupart des gens ne peuvent changer que lorsque la douleur de leur situation actuelle devient plus grande que la douleur du changement.” Tony Robbins.
À très vite.
Vincent
aaah enfin une nouvelle saison !!!! :)
Bon retour parmi nous ; qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il fasse beau ! 😀