La semaine dernière, comme certains d’entre vous me l’ont fait remarquer, je n’ai pas écrit d’articles. J’ai mis également énormément de temps avant d’écrire celui-ci.
Curieusement, ma difficulté à écrire n’était pas dû au manque d’inspiration, encore moins au manque de temps, temps derrière lequel je me réfugie très souvent lorsque je procrastine quelque chose d’important.
En effet, j’ai souffert d’un syndrôme bien plus commun mais dont on ne parle malheureusement que très peu, j’ai eu la flemme.
La flemme, condition très répandue mais pourtant très mal comprise, est pourtant bel et bien un état psychique à priori peu explicable mais qui cache cependant des secrets insoupçonnés.
Si nous prenons un peu de recul pour s’intéresser aux véritables causes de la flemme, nous serions surpris de voir que les gens qui ont la flemme ne sont pas tous des gros fainéants qui passent leur temps devant la télé ou les jeux vidéo, bien au contraire.
En effet, la flemme un mécanisme de défense, très souvent associée à l’inconfiance voir même à l’anxiété de réaliser une action ou une chose, en gros c’est un mécanisme d’évitement au même titre que la procrastination ou l’évitement.
Cela explique le paradoxe des gens qui ont la flemme alors que s’offrent à eux des situations qui sont pourtant de prime abord censées procurer du plaisir : faire du sport, aller au restaurant, sortir voir des copains … écrire un article !
Une question se présente alors, quelles sont donc les raisons qui nous poussent à avoir la flemme ?
Tout d’abord, la motivation est comme le carburant d’une voiture dont chaque matin nous faisons le plein. Au fur et à mesure de la journée, notre jauge se vide jusqu’à ce qu’une fois que celle-ci est vide, nous ne pouvons plus faire marcher notre moteur.
Par ailleurs, notre cerveau fonctionne comme une cocotte minute, plus il se “remplit” d’informations, plus il monte en pression et il a de chances “d'exploser”. La flemme fonctionne alors comme la soupape de décompression, elle permet de régulariser la charge de sa cocotte pour éviter le trop plein.
Enfin, la flemme est impartiale c’est à dire que bien qu’on ait l’impression d’avoir la flemme pour les tâches qui sont parfois les plus “chiantes” à effectuer, que nenni, nous avons la flemme car les deux conditions précédentes sont remplies, point.
Inutile d’essayer alors d’en faire plus et de se forcer d’effectuer une tâche une fois que notre cerveau n’est plus disponible … ou alors cela sera comme passer un aspirateur sans sac, les miettes vont restées ou nous n’aurons plus qu’à repasser demain.
Mais alors, cela signifie-t-il que nous devenons bon à rien à partir du moment où la flemme s’empare de nous ?
Attention, la flemme n’est pas une donnée matérialisable ou quantifiable. Cependant, il existe plusieurs moyens de contourner ce mécanisme ou du moins, de le réduire.
Tout d’abord, il faut trouver son hyperfocus, son momentum. La flemme apparaît dès lors que le ratio capacité/utilisation de son cerveau a été outrepassé, il est donc indispensable d’aller au nécessaire pour éviter de griller des points de batterie. Pour cela, les tâches difficiles et complexes doivent être effectuées avec le moins de distraction possibles sans perdre bêtement de l’énergie à faire autre chose en même temps (scroller sur internet, discuter avec une collègue, faire des pauses cafés ou cigarettes …).
Comme je le répète souvent, travailler trois heures en hyperfocus revient identiquement à la même chose que travailler une journée complète si celle-ci est réalisée de la mauvaise façon. Une fois cela compris, notre perception du temps de travail change, il n’est plus lié uniquement au temps mais surtout à la productivité, le ratio capacité/utilisation de notre cerveau est alors optimisé.
De plus, il faut apprendre à optimiser ses tâches en fonction de ce qu’elles nous coûtent. En effet, certaines tâches sont beaucoup plus énergivores que les autres. Pour économiser sa batterie, il faut savoir prioriser les tâches et les planifier pour utiliser à bon escient son énergie. Petit indice, ce sont souvent les tâches liées à son plaisir personnel qui sont les plus généreuses en dopamine et les moins énergivores !
Poussée à son maximum, c’est même ce que j’appelle la flemme utile ! C’est en quelque sorte mon mode de pensée que j’active lorsque mon cerveau passe en mode économie d’énergie. Dès lors, j’essaye d’effectuer des tâches simples et rapides mais qui procurent assez de résultat pour rester “productif”. Cela peut être de la lecture, du rangement, de la paperasse …
Enfin, et c’est là le plus important, il faut apprendre à connaître son corps, son cerveau et ses réactions.
Ton corps fonctionne comme une machine, tu dois apprendre à connaître tes limites, à savoir gérer tes temps forts (momentum) et tes temps faibles (fatigue physique et mentale) pour éviter de mettre ta batterie à zéro. C’est prendre le temps de faire ton introspection, ton check-up, ton contrôle technique, pour analyser l’ensemble des tâches qui t'incombent au quotidien et planifier tes futurs trajets tout en évitant la panne.
Déclarer sa flemme, c’est savoir dire que tu n’as plus d’essence dans le réservoir, que tu dois lever le pied pour recharger tes batteries.
Déclarer sa flemme, c’est éviter la panne moteur, celle qui te mettra sur le bord de la route beaucoup plus longtemps.
A très vite.
Vincent