Saison 2 • Episode 17
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Il y quelques jours, je déjeunai tranquillement avec mes collègues dans un restaurant pas loin de notre bureau.
Tout se passait bien, l’entrée et le plat étaient délicieux puis vint le moment du dessert.
Dès la première bouchée, je me dis que celui-ci a un goût particulier, un peu comme ci je croquais dans un gazon frais ou dans la branche d’un arbre fruitier trônant dans mon jardin.
Paf, ni une ni deux, je m’exclame : “Les amis, ce dessert a un goût de Botanic !”
Tous mes collègues sont unanimes, après quelques bouchées par-ci par-la, ce dessert a bel et bien le goût de Botanic.
Plus raisonnablement, en effet, ce goût avait plus le goût d’un jardin que celui d’une enseigne de jardinage. Cependant, le raccourci que j’ai rapidement fait en l’associant avec Botanic m’a fait réfléchir.
En effet, qui n’a jamais regardé Top Chef en se disant qu’il rêvait d’une session interactive dans laquelle il pouvait goûter en direct les plats réalisés par les cuisiniers dans la télé ? Je me souviens même d’une tentative ou un plat réalisé par une équipe avait été mis à la carte de l’Uber Eats pendant une semaine pour que tous les téléspectateurs puissent se faire livrer le fameux plat et le déguster.
Résultat ? Un record de commandes pour l’enseigne !
Coup de génie marketing, n’est-ce pas ?
Revenons-en à nos plantes.
J’ai énormément aimé ce dessert, j’ai même beaucoup apprécié avoir cette sensation bizarre d’avoir croqué un morceau de Botanic dès la première bouchée. Cela m’a fait tout d’abord rire puis finalement pratiquement donné envie de me retrouver dans un joli jardin bien aménagé pour effectuer ma digestion.
Nous appelons ça le double effet kiss cool.
L’effet kiss cool, c’est lorsque le produit, le service que nous testons nous offre une autre spécificité inattendue, complètement loufoque.
Ici, dans ce cas bien spécifique, l’effet n’est pas forcément réussi puisque il n’est pas stipulé formellement que vous alliez goûter à un dessert goût “Botanic”. L’effet est fortuit et le chef n’a pas forcément eu le désir de mettre en avant la marque Botanic.
Et pourtant, imaginez.
Imaginez qu’au moment de payer, le serveur vienne me voir et me dise :
“Pour le dessert, c’est gratuit, il vous est offert par Botanic”.
Imaginez simplement qu’une marque arrive subtilement à placer son effet kiss cool sans pour autant prévenir son audimat, juste pour lui laisser vivre une expérience loufoque qui lui donne le plaisir sans la contrainte.
Bluffant.
Nous entendons sans arrêts que nous sommes aujourd’hui “bombardés de pubs”.
Je préfererais plutôt dire que nous sommes “bombardés de mauvaises pubs”.
Pour vivre, les marques n’ont pas cherché à créer des expériences uniques mais plutôt à copier ce qui était déjà réalisé ailleurs pour éviter la sortie de piste, la fausse note.
Alors, on fait des pubs TV, des posts Instagram, du référencement google, on ficelle tout ça dans un emballage que l’on appelle le plan marketing, puis on le déroule tout doucement sur l’année entière, basique.
Le storytelling est l’art de faire vivre une histoire.
Je dirais même, pour les marques, le storytelling est l’art de faire vivre sa marque au travers d’histoires, de son histoire.
Beaucoup de marques commencent aujourd’hui à le comprendre et à rechercher une authenticité et une originalité qui leur amènent un peu plus que des clients.
Lorsque l’on achète quelque chose, nous n’achetons pratiquement plus sa fonction primaire.
Nous n’achetons également pratiquement plus le marketing, puisque nous le connaissons par cœur.
Nous achetons l’expérience.
Nous recherchons l’effet kiss cool.
Nous attendons la bouchée qui va nous donner envie d’en voir plus.
Nous recherchons le dessert qui va nous faire aller chez Botanic.
Je vous laisse.
J’ai jardin.
Botanicement votre,
Vincent
PS : Cette newsletter n’est pas (encore) sponsorisée par Botanic.