Bonjour à tous et bienvenue aux 6 nouveaux abonnés qui nous ont rejoints ( depuis la semaine dernière !
L’aventure flou suit son rythme !
Parfois lent et poétique, le rythme s’accélère cette semaine et le le jukebox de ma newsletter s’arrête à l’aube des années 2000 !
Bonne lecture !
C’est à l’aube du 21ème siècle, en 1999, que la chanteuse Tina Arena squatte le top du hit-machine avec une chanson aux paroles terriblement entraînantes, “Aller plus haut” !
Comme le dit Tina Arena, aller plus haut c’ est important, c’est se “rapprocher de l'avenir”.
Derrière l’idée d’aller plus haut, c’est une philosophie qui se met en place, c’est l’idée de toujours voir “plus haut que ce que nous avons”, d’essayer d’aller décrocher les étoiles.
Dans le monde du travail, “aller plus haut” fait totalement écho à la représentation hiérarchique que nous avons aujourd’hui de l’entreprise, c’est comme on l’appellerait dans l’armée « gagner en grade ».
Nous représentons d’ailleurs très souvent l’organigramme d’une entreprise par une pyramide dont les étages représentent les « grades », le but étant souvent d’aller le plus haut possible.
D’ailleurs, force est de constater que l’organisation de l’entreprise aujourd’hui fait que, plus nous montons, plus la rémunération est importante, plus nous avons l’impression de prendre ce que l’on appelle “l’ascenseur social”.
Qu’à cela ne tienne, en ce moment je lis le roman d'Aldous Huxley, le meilleur des mondes.
Pour ne pas présenter Aldous Huxley, je dirai que c’est l’un des écrivains les plus doués et les plus visionnaires de son époque mais aussi malheureusement, souvent celui le moins connu.. Pour faire simple, Aldous Huxley, c’est le Oliver Giroud de la littérature anglaise, terriblement efficace mais jamais ballon d’or (les plus littéraires d’entre vous, j’en suis sûre, vont se désabonner !!).
Mr Huxley, visionnaire et talentueux, dépeint dans son livre, pour rappel écrit avant la seconde guerre mondiale, un avenir utopique terriblement plausible, !
Il écrit d’ailleurs dans sa préface écrite à titre postum-atomique en 1952 :
Du moins, si nous nous abstenons, d'ici là, de nous faire sauter en miettes.
En vérité, à moins que nous ne nous décidions à décentraliser et à utiliser la science appliquée, non pas comme une fin en vue de laquelle les êtres humains doivent être réduits à l'état de moyens, mais bien comme le moyen de produire une race d'individus libres, nous n'avons le choix qu'entre deux solutions :
ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme);
ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique rapide en général et de la révolution atomique en particulier, et se développant, sous le besoin du rendement et de la stabilité, pour prendre la forme de la tyrannie-providence de l'Utopie.
On paie son argent et l'on fait son choix.
Pour revenir à notre cantatrice australienne et établir un parallèle avec notre buteur Anglais (Kamoulox), aller plus haut, s’est très certainement se rapprocher de l’avenir, mais de quel avenir parlons nous ?
“Vincent, c’est le moment de faire son introspection” Charlie ou Lulu
Cette phrase, on me l’a dit lorsque j’avais 24 ans, lorsque l’on m’a refusé pour un poste auquel j’avais postulé.
Le recruteur, au demeurant pourtant fort sympathique, jugeait que je n’étais d’ores et déjà pas assez “spécialisé” pour le poste auquel j’ai postulé. Pour lui, je devais dès à présent être sur et certain de ce que je voulais faire, voulait devenir, bref, trouver ma voie pour les 30 prochaines années.
Cette phrase, du recruteur a été pour moi je peux le dire aujourd’hui, l’un des pires conseils que l’on ne m’ait jamais donné de ma « carrière » !
J’en ai même créé un concept, l’outrospection.
L’outrospection, c’est s’efforcer à toujours voir ailleurs ce qu’il se passe, extérioriser ses idées, ses émotions et ses différences pour marquer sa personnalité, sa raison d’être, son fameux why.
En entreprise, l’outrospection est relative a l’ambition professionnelle, elle correspond justement à l’idée de visiter tous les pans de ce que peut offrir le spectre de l’entreprise, s’ouvrir à toutes les branches de l’organigramme pour développer ses compétences, sa polyvalence, chercher non plus sa voie mais surtout ses voies.
Pour cela, l’organigramme pyramidale de l’entreprise doit à priori changer ou du moins être renversé ! Pourquoi pas imaginer une pyramide inversée ou le bas continuerait d’indiquer les personnes les plus « spécialistes » de l’entreprise, les expérimentés, les décideurs.
Le haut, au contraire, serait vu comme la partie la plus ouverte et riche de l’entreprise, celle où les idées fusent ou la création et la polyvalence sont encouragées , surtout, celle où la valeur se créée !
On prendrait alors bien plus facilement le temps d’explorer son étage pour trouver ses aspirations avant de filer vers le bas pour évoluer et se spécialiser, devenir plus terre à terre.
Bref, c’est faire tout le contraire de ce que m'a conseillé ce fameux recruteur, certainement fan du hit machine !
Vouloir grimper les échelons hiérarchiques en désavouant son intime conviction, celle qui fait notre raison d’être, ce n’est que repousser le problème de quelques étages. C’est monter pour mieux s’écraser.
Aldous Huxley le démontre parfaitement dans le meilleur des mondes, la société étant devenu une “masse” hiérarchique » gouvernée par les élites et parfaitement sectorisée, tout le monde a trouvé sa place, sans pour autant chercher à développer sa propre personnalité, son ambition à “devenir quelqu'un”, les habitant ayant perdus toute idée de visiter l’étage de leur pyramide.
Alors, en cette période d’entretien annuel, ou notre rêve caché est certainement d’évoluer hiérarchiquement ou du moins, de penser très certainement que grimper dans la pyramide de l’organigramme est signe de réussite sociale ,voir même de puissance divine dans le meilleur des mondes, évitons de chantonner le tube de Tina Arena et faisons plutôt notre outrospection.
Pour voir le meilleur des mondes, ai-je vraiment besoin, à l’instar de Tina Arena, de crier à tue-tête que je veux aller plus haut, pour voir l‘étage supérieur de la pyramide …. ou simplement de faire pragmatiquement le tour du mien, celui dont il me reste tant de choses à découvrir.
A la semaine prochaine 😎
Vincent
Pour ne pas aller trop haut, voici mes inspirations du moment !
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Les mélancoliques sont nos meilleur visionnaires politiques, Elena Scappaticci, Uzbek & Rica
Pourquoi être un éternel débutant est la meilleure chose qui puisse vous arriver, Laetita Vitaud, Welcome to the jungle
A Psychologists Guide To A Meaningful Life - Dr Julie Smith, Deep Dive, Ali Abdaal
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